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mercredi 3 novembre 2010 à 19h



à Troyes, au Café de la Gare,
14 Bis, Boulevard Carnot
(à l'angle bd Carnot/av du Marechal Joffre)



Conscience individuelle ? Conscience collective ?
Qu'est-ce qui nous fait bouger ?

Peut-on créer une intelligence collective ?






Ci-dessous un compte-rendu un peu partiel faute de prises de notes suffisantes... et en apéritif, deux commentaires d'ami-e-s qui n'ont pas pu venir :

je ne peux être là, mais je réponds oui à votre question; je travaille en formation toujours en ce sens. Bonne soirée,
MFB

L'intelligence collective ne se créée pas, elle existe.... ou pas. Au mieux elle se cultive... comme les navets
lilith




- L'individualité, la collectivité ça se rejoint un peu : quelqu'un va voir un film, lit un livre, tout le monde suit derrière

- On est facilement pris dans un sillon collectif. La publicité nous y incite.

- il faut qu'il y ait une curiosité. Sinon, on peut me dire n'importe quoi, la publicité, ça m'est égal.

-Différencier ce qu'on appelle la conscience de l'opinion. Ca part d'individus pour se fédérer en d'autres choses. Jung parle d'inconscient collectif. On s'est transmis une certaine humanité de génération en génération qui fait évoluer l'homme dans le bon sens. Qu'est-ce qui fait bouger quoi ? La société, les idées ? Pour moi l'intelligence c'est autre chose.

- Aujourd'hui je trouve que les gens pratiquent le chacun pour soi et que la conscience collective c'est difficile.

- La conscience et l'intelligence collectives nous façonnent. Le système isole les gens et c'est voulu. Comme l'union fait la force, ça serait plus difficile à contrôler sinon. Passer de la conscience à l'intelligence, c'est comme passer de la théorie à la pratique.

- Ca me fait penser à la pensée commune, aux média, aux hommes politiques, tout le monde se base sur des mesages communs, par exemple : la durée de vie augmente, il faut augmenter l'âge de la retraite. Il faut arriver à se détacher du langage commun, c'est une tâche colossale et personne ne nous en parle.

- Moi je me demande si les manifestations, c'est une prise de conscience collective. Pour moi c'est une somme d'intérêts particuliers qui se rejoignent, un mouvement collectif. Je me demande si la consience peut être collective.

- Je connais la conscience personnelle, mais la conscience collective ne me parle pas du tout.

- Pour moi la conscience collective c'est antinomique avec la conscience individuelle. On m'impose une façon de penser, que ça soit des messages positifs ou négatifs. L'homme préhistorique n'appartenait pas à une civilisation et donc n'avait pas de conscience collective. Pour moi qui ne suis pas d'accord avec le système, je préfère ne pas appartenir à la conscience collective même si ce choix est une sorte de solitude.

- Tu assimiles collectif à manipulation. L'intelligence collective, est-ce que c'est plusieurs personnes qui pensent la même chose, ou est-ce que ça augmente l'intelligence ?

- J'essaie de vivre en conscience. Je pense qu'il y a une grande différence entre intelligence et conscience.

- On faisait beaucoup de coop bio, impression, etc, il y a déjà longtemps, beaucoup d'idées ne passent pas pendant des années et puis tout d'un coup, l'idée se répand. Qu'est-ce qui fait la synchronicité sur toute la planète, par exemple les recherches google des mêmes mots les mêmes jours ? Beaucoup de formes de micro-conscience. L'important, c'est, pour quoi faire ? Qu'est-ce qu'on peut faire ensemble qu'on ne peut pas faire chacun dans son coin ?

- Ca m'a ramené à un truc tribal. Je pense que déjà à l'époque préhistorique une conscience collective existait.

- Est-ce que les animaux ont une conscience individuelle ou collective ?

- Plus proche de nous, il reste des zones tribales où il y a forcément une conscience collective. Et le blanc monothéiste arrive et casse cette conscience collective.

- La religion essayait de façonner une conscience collective.

- J'ai l'impression que vous parlez plus d'inconscient collectif.

- Mais l'inconscient peut être positif. Pour moi, conscience individuelle, c'est comment je suis en lien avec l'extérieur, conscience collective, c'est comment on s'organise, on vit ensemble, etc. On a besoin d'une conscience collective. C'est ce qui donne un sens à vivre ensemble.

- L'homme avait besoin de se rassembler par sécurité mais est-ce que c'est conscient ou inconscient ?

- Vivre en groupe ne fait pas devenir plus intelligent. La question c'est pour quoi faire ?

- Individuel pour moi, ça n'a presque pas de sens, rien que les mots "homme" ou "société" c'est déjà un façonnage de la pensée. Accepter un langage, c'est accepter un façonnage de l'imaginaire.

- Je me pose la question : où sont nos valeurs ? si on laisse parler les valeurs, on se retrouve à faire ensemble.

- Aujourd'hui l'écologie est comme une religion.

- Pas vraiment : je ne suis pas écolo et je ne me sens pas rejetée pour autant. Je ne vais pas culpabiliser parce que je fais des choses qui ne sont pas considérées comme écolo.

- Pour répondre à une question posée un peu plus tôt, qu'est-ce que ça serait l'intelligence collective, je pense à la prise de décision par consensus. Au lieu de décider en votant, ou en tirant au sort, ce qui laisse dans les deux cas des personnes insatisfaites, on peut prendre le temps d'élaborer ensemble une décision, en y réfléchissant tous aussi longtemps qu'il le faut, en la modifiant au fur et à mesure, jusqu'à ce qu'elle convienne à tous vraiment profondément (parfois certains peuvent accepter en demandant à ce que leurs réticences soient notées et en demandant un bilan et une éventuelle remise en cause dans un délai donné...). Cela prend du temps, mais il y a une vraie création d'intelligence, souvent la solution finale n'avait pas été envisagée au début. Et dans la vie réelle, hors des faux besoins créés par la société de consommation, c'est rarissime qu'il y ait urgence au point de ne pas pouvoir prendre le temps de décider ainsi au consensus.

- Est-ce qu'on ne peut pas envisager une progression dans le temps : avec les coups venant de l'extérieur (comme le débat de ce soir), on modifie sa conscience, on se construit par la confrontation, on arrive à une convergence, à une conscience collective, on converge vers des valeurs communes qu'on peut penser positives.

- Oui mais nous avons tous nos limites, nous ne sommes pas tous au même niveau, est-ce qu'on veut tous progresser ? Remettre chacun au même niveau, ça c'est bien. Exemple de la pièce de théâtre, Douze hommes en colère.

- Théorie du centième singe : sur une île, un singe a l'idée de laver les patates douces dans l'océan pour enlever le sable, et au bout d'un certain temps, tous finissent par faire pareil, y compris des singes d'autres îles sans contact avec celle-là.

- C'est l'inconscient collectif de Jung.

- Pas seulement Jung, c'était une idée très forte déjà à la fin du siècle précédent.

- On ne mesure pas jusqu'à quel point on peut être aliéné. Même si c'est des valeurs positives, on n'a plus le droit de les questionner.

- La pire des tortures c'est de vivre complètement seul.

- On peut être individu et quand même en contact avec la société. Je trouve que le collectif est dangereux quand il te demande de plus en plus de participation.

- Oui on a droit à des choix ponctuels dans des groupes différents.

- Et le droit de contester, de dévier permet de remettre en question le groupe.

- Mais c'est vrai que la nature du groupe est souvent de ne plus accepter d'idées nouvelles au bout d'un moment.

- Ce qui fait évoluer le groupe c'est aussi des consciences individuelles. Le groupe suit des gens qui précèdent les autres.

- Il y a des cultures sans leaders...

- On a de la chance d'être dans un pays où on peut parler fort et s'exprimer.


... on dérive sur le sexisme, ici et ailleurs... pas forcément tellement pire ailleurs qu'ici, d'ailleurs...


- Si c'est inconscient, on ne peut pas s'en sortir. C'est en reprenant possession de sa propre pensée qu'on peut changer. Ca ne me parait pas possible de prendre conscience de son inconscience.

- Le problème de la transmission d'un savoir-faire c'est que ça empêche de trouver de nouvelles solutions. Un homme a imposé une façon de gérer un pays. Depuis il n'y a pas de nouvelles propositions de créer un système politique.

- Même avec des idées nouvelles, ce n'est pas facile à mettre en place, parce qu'il y a une saturation du temps, de l'information...

- C'est des excuses : il y a des grands hommes de temps en temps qui arrivent à sortir du système et de la gangue. Mais c'est très rare.

- Même notre manière de contester peut être conformiste.

- Est-ce que la conscience collective serait toujours positive ?

- Non.

- Le groupe est rassurant. On exclut ceux qui sortent des limites, on craint de sortir de la pensée commune. Il faut une force peu commune pour en sortir.

- Il y a le temps homme et le temps machine. On vit au temps machine, ça va trop vite.

- Ce qui est intéressant, c'est qu'il y ait des cultures et des avis différents pour que ça crée du nouveau. Il faut peut-être un minimum commun... Même si des sous-groupes émettent des choses intéressantes, il faut à un moment le remettre en commun, on est en temps limité, la vie s'arrête un jour.

- Pour réaliser quoi ? Dans un groupe on peut fonctionner en conscience ou pas. Est-ce que tout le monde dans le groupe adhère? etc. La prise de conscience de l'intérêt collectif peut amener à des décisions.


... ici s'arrête la prise de note... mais pas forcément le débat... de quoi donner quelques pistes ?



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